Lancée au mois de janvier, la prime pour la rénovation énergétique baptisée « Ma Prime Rénov’ » ne connaît pas le succès attendu. Alors que l’objectif de 200 000 ménages bénéficiaires d’ici la fin de l’année 2020 était visé par le gouvernement français, ils sont moins de 3000 à avoir effectivement reçu la prime. Si la crise sanitaire est pointée du doigt, d’autres causes sous-jacentes expliqueraient cette stagnation.
La complexité de la prime pointée du doigt
Cinq mois après le lancement officiel de la prime de rénovation énergétique, l’aide n’a pas réussi à en séduire plusieurs, au grand dam du gouvernement français qui attend plus d’engouement de la part des ménages. Le rapport d’exécution budgétaire de la loi des finances 2019 rapporte qu’au 24 mai, seules 35 830 demandes d’aide avaient été émises. Ils ne sont que 2944 à avoir pu bénéficier de la prime. Pour un montant total versé estimé à 6,9 millions d’euros, la prime moyenne est de 2 343€.
Pour expliquer la situation, le rapporteur spécial et député « Les Républicains », Julien Aubert, évoque les effets de la crise sanitaire. Selon lui, il est peu probable que l’objectif des 200 000 primes d’ici à la fin de 2020 puisse être effectivement atteint. L’élu a également estimé que la « grande complexité » de la prime pourrait également expliquer le manque d’engouement. Quel paradoxe pour un dispositif qui avait pour ambition de simplifier les primes de rénovation énergétique.
En quoi consiste « Ma Prime Rénov’ » ?
Le 1er janvier 2020, le gouvernement français lançait officiellement la prime qui remplace le CITE (crédit d’impôt pour les travaux de rénovation énergétique). Comme la plupart des aides à la rénovation énergétique, « Ma Prime Rénov’ » est attribué en fonction des revenus du ménage.
Ce qui change
Ce qui change avec cette aide, c’est l’éligibilité des travaux. Alors qu’avec le crédit d’impôt, c’est le coût des travaux qui était pris en compte, « Ma Prime Rénov’ » tient plutôt compte de leur performance énergétique. Cette nouveauté a pour but de faciliter l’accès de l’aide aux ménages. Une liste des travaux éligibles à cette prime est disponible ainsi que les plafonds de l’aide accordée par travaux.
De même, si le crédit d’impôt était fourni un an au moins après la fin des travaux de rénovation énergétique, la prime est versée à la fin des travaux. Dans certains cas, les ménages modestes peuvent accéder à une avance dès la présentation du devis pour le financement de l’acompte et la facilitation du démarrage des travaux.
Il convient de préciser que cette prime de rénovation est accessible sur une période de 1 à 5 ans, une ou plusieurs fois. Il est possible de la cumuler avec la prime énergie « Coup de pouce » qui reste en vigueur jusqu’au 31 décembre 2020.
Qui est éligible ?
Pour le financement de tous les travaux de rénovation énergétique, « Ma Prime Rénov » ne concerne que la moitié la plus modeste des ménages propriétaires de résidences principales. Les 20 % plus aisés ne pourront en bénéficier que pour le financement de travaux d’isolation. Pour le reste des ménages, le crédit d’impôt reste en vigueur jusqu’en début d’année 2021 où ils pourront bénéficier de la prime.
Comment en bénéficier ?
Pour bénéficier de cette prime quand vous êtes éligibles, il importe de faire établir par une entreprise « Reconnue garant de l’environnement » (RGE) un devis. S’ensuit une estimation du montant de l’aide sur un site de simulation. La demande doit ensuite se faire sur le site www.maprimerenov.gouv.fr.
Une fois que le montant de votre prime est connu, les travaux peuvent démarrer. Au terme des travaux, vous devez envoyer la facture à l’ANAH (Agence nationale pour l’habitat). Entre l’envoi de la facture et le versement de l’aide, le délai maximum est de 4 mois. Selon le ministère de la Cohésion des territoires, tout est mis en œuvre pour que ce délai soit réduit à 15 jours.